Jean de La Fontaine est un poète français du XVIIème siècle. Tout écolier de notre bonne vieille France a eu l’honneur de déclamer une de ses fables. Nous en connaissons toutes et tous au moins une. Pour commencer, écoutez cette interprétation unique et magnifique de Roger Carel…
Né en 1627, Jean de La Fontaine a 47 ans quand il publie son premier recueil de fables. Auparavant, il avait écrit les Contes entre 1665 et 1667. C’est en 1668 qu’il dédie son recueil au jeune Dauphin de France. 124 fables sont réunies dont les plus connues comme « La Cigale et la Fourmi »!

Il met en scène des animaux pour mieux dépeindre les traits de ses contemporains. Il observe sans juger. Il les peint tels qu’ils sont ou tels qu’ils croient les voir mais il ne se moque pas. Point de vue d’artiste encore, qui ne se soucie pas des choses ni des êtres en eux-mêmes, mais uniquement du rapport qu’ils peuvent avoir avec son art, du profit qu’il en peut tirer pour sa consommation personnelle. Vue d’artiste qu’on se le dise!

L’Aigle et l’Escarbot
L’Aigle donnait la chasse à Maître Jean Lapin, Qui droit à son terrier s’enfuyait au plus vite. Le trou de l’Escarbot se rencontre en chemin : Je laisse à penser si ce gîte Était sûr ; mais où mieux? Jean Lapin s’y blottit. L’Aigle fondant sur lui nonobstant cet asile, L’Escarbot intercède et dit : Princesse des Oiseaux, il vous est fort facile D’enlever malgré moi ce pauvre malheureux ; Mais ne me faites pas cet affront, je vous prie ; Et, puisque Jean Lapin vous demande la vie, Donnez-la-lui, de grâce, ou l’ôtez à tous deux : C’est mon voisin, c’est mon compère. L’Oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot, Choque de l’aile l’Escarbot, L’étourdit, l’oblige à se taire, Enlève Jean Lapin. L’Escarbot indigné Vole au nid de l’Oiseau, fracasse en son absence Ses œufs, ses tendres œufs, sa plus douce espérance : Pas un seul ne fut épargné. L’Aigle étant de retour et voyant ce ménage, Remplit le ciel de cris, et, pour comble de rage, Ne sait sur qui venger le tort qu’elle a souffert. Elle gémit en vain, sa plainte au vent se perd. Il fallut pour cet an vivre en mère affligée. L’an suivant, elle mit son nid en lieu plus haut. L’Escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut. La mort de Jean Lapin derechef est vengée. Ce second deuil fut tel que l’écho de ces bois N’en dormit de plus de six mois. L’Oiseau qui porte Ganymède Du Monarque des Dieux enfin implore l’aide, Dépose en son giron ses œufs, et croit qu’en paix Ils seront dans ce lieu, que pour ses intérêts Jupiter se verra contraint de les défendre : Hardi qui les irait là prendre. Aussi ne les y prit-on pas. Leur ennemi changea de note, Sur la robe du Dieu fit tomber une crotte ; Le Dieu la secouant jeta les œufs à bas. Quand l’Aigle sut l’inadvertance, Elle menaça Jupiter D’abandonner sa cour, d’aller vivre au désert, De quitter toute dépendance Avec mainte autre extravagance. Le pauvre Jupiter se tut : Devant son tribunal l’Escarbot comparut, Fit sa plainte, et conta l’affaire : On fit entendre à l’Aigle enfin qu’elle avait tort. Mais les deux ennemis ne voulant point d’accord, Le Monarque des Dieux s’avisa, pour bien faire, De transporter le temps où l’Aigle fait l’amour En une autre saison, quand la race escarbote Est en quartier d’hiver, et comme la Marmotte Se cache et ne voit point le jour. »

L’histoire de cette fable « Le Lièvre et la Tortue » est une des plus connues. Qui n’a jamais dit à une occasion: « Rien ne sert de courir; il faut partir à point ». Elle a été maintes fois illustrée. Une fois n’est pas coutume, mettons à l’honneur ce court dessin animé de 1935 créé par Walt Disney!
Ce sont toujours les morales de ses fables qui nous font réfléchir plus que l’histoire en elle-même. La morale permet de conclure l’histoire construite autour d’elle. C’est elle qui ouvre à la réflexion sur le comportement à adopter avec les autres. A présent, si je vous dis:
L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
De quelle fable est issu ce vers?

« La Poule aux Œufs d’Or »! Que voici…
L'Avarice perd tout en voulant tout gagner. Je ne veux pour le témoigner Que celui dont la Poule, à ce que dit la fable, Pondait tous les jours un œuf d'or. Il crut que dans son corps elle avait un trésor. Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable A celles sont les œufs ne lui rapportaient rien, S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien. Belle leçon pour les gens chiches: Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tôt être riches?

Les fables de Jean de La Fontaine ont été illustrées par de grands noms. Il a été un inspirateur pour nombreux artistes dont le premier a été François Chauveau. C’est lui qui illustra le premier recueil de fables sorti en 1668. D’autres suivirent. En voici quelques exemples:
Pour clore cette série, restons dans la tradition de la première fable que nous avons toutes et tous apprise à l’école. La fameuse…?

Je vous laisse écouter cette fable en verlan. C’est Fabrice Luchini qui la récite en amoureux de la langue française. Un artiste des lettres qui rend hommage à un poète à la large renommée.
La raison d’ordinaire n’habite pas longtemps chez les gens séquestrés.
Vive la liberté!
Revenez de temps en temps voir si un nouveau tableau ne ferait pas une apparition. Car je ne clos jamais définitivement mes séries. Alors, à très vite!
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